Vidéo : L'IRM

Docteur Raphaël Blanc bonjour. Vous êtes neuroradiologue au centre hospitalier universitaire 
Henri Mondor de Créteil. Dans votre  pratique vous utilisez diverses techniques d’imagerie médicale parmi lesquelles l’IRM.
Pouvez vous nous présenter cette technique ?

L’IRM ou « imagerie par résonance magnétique »est une technique relativement récente qui repose sur les propriétés électromagnétiques des noyaux des atomes.
Le patient est placé au centre d’un aimant très puissant qui force les noyaux des atomes d’hydrogène de son corps à s’aligner selon la direction du champ magnétique. Dans un second temps, une onde radio, orthogonale au champ principal, est envoyée pour exciter ces atomes d’hydrogène qui entrent alors en résonance.
Durant cette phase, les noyaux des atomes d’hydrogène absorbent de l’énergie.
Puis on éteint cette source. Les atomes d’hydrogène retrouvent leur position initiale tout en restituant l’énergie emmagasinée, sous forme d’une nouvelle onde radio.
C’est cette onde renvoyée par la matière qui est détectée puis analysée par un ordinateur pour la transformer en image. 

L’énergie restituée par un atome d’hydrogène doit être bien difficile à déceler ?

Il est vrai que l’énergie émise par un seul atome est extrêmement faible, mais l’hydrogène est présent dans chaque molécule d’eau. Or, l’eau représente environ 70% de notre masse corporelle.
on dispose ainsi d’un effet cumulatif qui explique le rendu exceptionnel des clichés IRM.

Venons en à l’examen. Comment se déroule-t-il ?

Le patient doit tout d’abord enlever tout objet métallique. S’il porte un stimulateur cardiaque, ou des broches métalliques, il ne pourra pas passer l’examen.
Le patient est allongé sur la table d’examen et une antenne est placée autour de la région à étudier. La table pénètre entièrement dans le tunnel.
On met en route les électro-aimants pour générer le puissant champ magnétique auquel on va superposer l’onde radio émise par l’antenne.
Puis cette même antenne va servir à capter le signal renvoyé par les atomes lorsque cesse l’émission.
Plusieurs séquences sont réalisées, qui durent chacune de 2 à 5 minutes.
Le patient doit rester parfaitement immobile. Cet examen est totalement indolore.

Quelles sont les particularités des images IRM ?

La réalisation de différentes séquences permet d'explorer à peu près tous les tissus à condition qu'ils contiennent de l'eau. Il n’est donc pas adapté à l’étude des os.  
Sur ce cliché d’IRM cérébral, vous noterez à quel point les images obtenues ont une excellente résolution en contraste.
Il est possible de réaliser des coupes dans tous les plans de l'espace. Le traitement informatique permet, tout comme le scanner, de re-construire une image trois dimensions. 

L’IRM a permis des avancées notables dans le diagnostic et le suivi des maladies neurodégénératives.    

En effet les lésions du tissu nerveux entraînent une augmentation de la proportion d’eau, ce qui se traduit par un hypersignal.
Sur cette image du cerveau on peut repérer des zones plus claires qui, bien que non spécifiques, peuvent correspondre à des plaques de démyélinisation observées dans la sclérose en plaques.
On peut augmenter la précision des images par l’injection d’un produit dit de contraste, le gadolinium. 
S’agissant de la maladie de Parkinson, cet examen ne montre pas de lésions au cours de la phase précoce et le diagnostic est basé sur la réponse au médicament spécifique.
Cet autre cliché montre des zones dégénératives que l’on peut attribuer à la maladie d’Alzheimer.
Mais dans ce cas, l’IRM sert surtout à éliminer d’autres pathologies telles qu’une tumeur par exemple.
  
L’IRM fonctionnelle est en train de prendre beaucoup d’importance. Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

L’IRM fonctionnelle est une application de l’IRM à l’étude du cerveau.
On parvient ainsi à suivre l’activité d’une région du cerveau par l’observation temps réel des variations de l’oxygénation du sang, plus particulièrement de l’hémoglobine.
C’est en effet l’hémoglobine qui transporte et cède aux tissus le dioxygène qu’elle a capté au niveau des poumons. L’oxyhémoglobine se transforme alors en désoxyhémoglobine.
Or cette dernière réagit au champ magnétique et produit un signal repérable sur les images.
On peut ainsi identifier les régions du cerveau impliquées dans telle ou telle activité et déceler d’éventuelles anomalies.

L’imagerie par résonance magnétique présente-t-elle des inconvénients ?

Les rayonnements électromagnétiques utilisés en IRM sont indolores et ne présentent aucun danger pour la santé. En revanche certaines précautions doivent être prises, du fait de l’importance du champ magnétique:
Ainsi, aucun objet métallique ne doit se trouver dans la salle d’examen et le patient comme le personnel ne doit porter ni bague, ni collier, ni même maquillage. 
De ce fait, cet examen est absolument contre-indiqué aux patients porteurs de prothèses métalliques (valves cardiaques ou autres prothèses d’orthopédie) et de stimulateur cardiaque.
C’est un examen relativement long qui dure de15 à 45 min. Il est bruyant et peut gêner les personnes claustrophobes.
On peut pallier ces inconvénients en prescrivant des bouchons d’oreilles ou des sédatifs.

Docteur Raphaël Blanc je vous remercie.

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